La rentrée est aussi celle des pièces du répertoire queer. Tour d’horizon des spectacles qui mettent en avant la diversité des milieux LGBTQI+, leurs questionnements, leurs manières de faire art.
Du 3 au 27 septembre 2025 au Théâtre de Belleville à Paris.
Trois femmes dissèquent une à une leurs expériences de femme noire, personne trans non-binaire et femme cisgenre hétérosexuelle. Comme dans ses précédents spectacles, la compagnie Les Mille Printemps tâche d’embarquer le public dans les discours des trois personnages. Cet effet de brouillage invite à naviguer entre réel et imaginaire, intime et politique.
Du 9 septembre au 25 octobre 2025 au Théâtre de l’Atelier à Paris.
Publié en 2023, le livre d’Ovidie, réalisatrice, journaliste et autrice, explorait sa quête de liberté, notamment sexuelles, dans un monde plein d’injonctions pour les femmes. Lu en 2023 par Ovidie, le texte est repris par l’actrice Anna Mouglalis, qui s’est exprimée pour le MeToo cinéma et membre du groupe Draga reprenant les textes de l’écrivaine lesbienne féministe Monique Wittig. L’un des objectifs de ce seule en scène, mettre davantage en action un texte qui a déjà résonné chez de nombreuses femmes.
Du 19 septembre au 3 octobre 2025 entre Paris, Bagnolet, Aubervilliers et Pantin.
Depuis 2007, ce rendez-vous plein d’audace et de poésie défend les diversités des communautés LGBTQI+. Au programme, entre autres, des spectacles qui interrogent la place des corps valides face à ceux qui sont minorés dans l’espace public, avec No anger, des performances de drag queens, du cabaret, en passant par l’exploration des identités noires dans le conte théâtral Quand on dort on a pas faim. La programmation donne à voir, une nouvelle fois, une palette de prestations éclectiques, frontales, puissantes.
Du 24 septembre au 2 octobre 2025 au Théâtre public de Montreuil.
L’écrivaine radicale Virginie Despentes s’interroge ici sur le rôle de l’artiste, en prenant comme point de départ les turbulences récentes de la société française : au printemps 2023, les mobilisations massives contre la réforme des retraites, et en été, les émeutes qui ont fait suite à la mort du jeune Nahel. Déjà joué au Théâtre de la Colline en mai, le spectacle revient à Montreuil en faisant s’amonceler, par le biais de quatre doubles représentant la figure de l’écrivain, d’autres figures flamboyantes, monstrueuses, déjantées.
Du 27 au 28 septembre à la Marbrerie au Théâtre public de Montreuil, par le Cabaret La Bouche.
Chansons piano-voix ou ambiance ballroom, performances, lecture incarnée et musicale de textes poétiques (spoken word), lip sync (genre de playback durant lequel les drag queens dansent), récits personnels : ce spectacle explore les univers pluriels du cabaret. Il est proposé par le cabaret autogéré La Bouche, à l’occasion de la représentation du spectacle Woke de Virginie Despentes. La Bouche a été fondé Porte de Clignancourt en 2022 par les artistes Mascare, Soa de Muse – participante à Drag Race France saison 1 et 4 -, Bili Bellegarde et Grand Soir.
Le 4 octobre au Théâtre Jean Vilar à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) puis du 3 au 22 novembre 2025 au Théâtre 13 à Paris.
Dans ce classique du théâtre contemporain écrit par Jean-Luc Lagarce, Louis, dramaturge trentenaire, revient dans sa famille après des années d’absence. Il y annoncera sa mort prochaine, sur fond de conflit familial et identitaire. Guillaume Barbot s’empare du texte dans une réinterprétation qu’il veut « populaire », dans la lignée de Jean-Luc Lagarce et de Jean Vilar avant lui.
Du 14 au 15 octobre 2025 à l’Espace 1789 à Saint-Ouen (Seine-st-Denis).
Laurène Marx, figure théâtrale de la scène queer, prend le micro et livre un récit à l’os sur sa vie de femme trans. Elle y revient sur les préjugés violents sur les personnes trans, avec des paroles parfois crues, dans le détail, mais provenant d’une « personne qui l’a vécue, vraiment vécue ».
À partir du 6 octobre (les lundi et mardi de la semaine) au Théâtre St-Georges à Paris.
Le jeune humoriste revient avec une prolongation de son spectacle Mérou, qu’il jouait jusqu’ici à la Nouvelle Seine et qu’il reprend au Théâtre St-Georges. Il y explore son parcours de transition, la découverte progressive de son identité via le milieu queer.
Le Festival Jerk Off propose à nouveau une palette diversifiée de représentations.
Visuel : ©Anthony Devaux